Mon atelier ouvert
À l'ouverture de
mon atelier vers 18heures, j'avais déjà une première surprise. Il y
avait un petit buffet: plusieurs fromages, bretzels, jus, vin et eau,
olives, chips. Je croyais rêver, c'était beaucoup juste pour un atelier
ouvert. On a mis beaucoup de travail sur cet événement comme si c’était
une exposition. Depuis deux semaines, nous avons envoyé plusieurs
invitations et mis des affiches à quelques endroits. J’ai terminé
plusieurs toiles, fait le ménage
de mon atelier, disposé mes œuvres, choisi leur titre et déterminé le
prix
en euro. On a aussi mis des indications pour que les gens comprennent
bien que c'est dans l'atelier au deuxième étage et non dans la galerie.
Pour l'occasion, j’ai ajouté trois phrases sous les titres des toiles pour aider à la compréhension de mes œuvres. Souvent, je n’ai pas beaucoup de temps pour expliquer toutes mes œuvres et, de plus, répéter toujours la même chose devient fatigant et ennuyeux. Je me sens parfois comme une guide de musée.
La
première visite était une journaliste. Elle commença à prendre des
photos et à questionner rapidement car il y avait déjà de plus en plus
de monde dans mon nouvel atelier tout réorganisé. J’avais
particulièrement hâte de voir les réactions des gens dont celle de
Bachit, une historienne qui m’a parlé du livre sur lequelle elle
travaille depuis au moins dix ans: "La vie de Moustafa Tchokay". Elle a
déjà écris deux livres mais en russe sur cet homme. À ma grande
surprise, elle a remarqué que j’avais intégré son écriture russe dans
cette toile avec le portrait de cette homme calomnié, vous imaginez
comment j’ai pu le dévisager!
Trahison, Mensonges.
Il luttait pour l'indépendance de son pays.
J’ai
aussi réalisé une toile sur un grave accident de moto que J-R a eu, il
y a quelques années. J’ai pris plusieurs photos de lui et de sa moto et
j’ai
créé une toile qui définissait bien le physique et le mental après cet
accident. Voici ce que j’ai écrit pour faire comprendre cette
toile.
Si près d’avoir perdu la vie,
Il gardera des graves séquelles.
Il savoure chaque moment.
Je
suis contente de la réaction de JR, il n’a pas arrêté de la regarder
durant dix bonne minutes et il m’a dit: "Je me sentais comme ça, Ani,
en plus ce que tu as écrit est tellement juste!"
Les gens reconnaissaient les artistes et les habitants de Marnay malgré mon style dyslexique. Pour la grande ouverture de mon atelier, j’avais acheté du bon champagne et je voulais en faire profiter les gens qui m’ont aidé durant mes deux mois au centre d’art: les gens du bar, les artistes du centre d’art, le directeur, et tous les autres qui se sont donnés la peine de venir voir qui j’étais vraiment dans mon art et ma manière de m’exprimer dans la peinture.
J’ai recueillies les émotions et les opinions des spectateurs présents. Ils étaient généralement surpris par ma manière de représenter les personnages et de dénoncer leurs expériences négatives. Bien que certains artistes n’étaient pas parmi nous, mes oeuvres étaient là pour parler de leurs mauvaises expériences à leur place. Leurs souvenirs resteront gravées dans mes œuvres d’art contemporaine.
Voici la toile Crazy Alan:
La mort de sa mère est si vite arrivé
Mais pas si oublié,
Alan, surnommé Crazy Alan, profite de la vie.
Voici les Terribles souvenir de Manju:
La guerre change notre façon de vivre,
Notre vision des autres et de la mort
Continuer à travailler après cette réalité.