C’est le fromage qui risque de nous manqué le
C’est le fromage qui risque de nous manqué le plus. Presque à tous les midis, je mange du fromage. Pis pas du Cheez Whiz! Par exemple aujourd’hui, j’avais à ma disposition six fromages différents.
Durant l’après-midi, nous sommes allés faire un tour à l’intérieur de l’église en face du Camac. Elle est très vieille (12ième siècle). Elle a été pillée, brûlée, vandalisée et évidemment rénovée, restaurée et réparée. C’est petit et froid.
L’événement important de la journée restait toutefois notre soirée au bar. Ce soir, nous avions décidé de faire goûter la poutine à nos cousins français!
Premièrement, un petit rappel sur ce qu’est la poutine. Les origines du mots sont un peu confuses. Certains disent que ça vient d’un terme de Provence du genre “poutingo” qui veux dire “mauvais ragoût”. La provenance la plus probable aurait toutefois sont origine beaucoup plus près de chez nous, et poutine serait une déformation de l’anglais “pudding”. La poutine telle que nous la connaissons est un terme très nouveau, n’ayant vraiment fait son apparition qu’il y a seulement une trentaine d’année.
Ce n’est pas de la haute gastronomie et les ingrédients ne sont rien de recherchés: des patates frites, de la sauce brune et du fromage en grains. Le fromage en grains est vraiment le fromage officiel de la poutine. Ce fromage d’origine cheddarienne se retrouve en petites mottes et non en meule. Le meilleur a une tendance à couiner quand on le mâche. La sauce brune est une sauce quelque part entre la sauce barbecue et la sauce à hot-chicken, c’est à dire une sauce brune, épaisse et salée. héhé...
Le problème pour faire ce plat à l’étranger, c’est qu’il manque le deux tiers des ingrédients. Pas de fromage en grains par ici, ni de sachet de sauce à poutine instantanée. Il faut donc improviser.
D’abord, comme fromage, utilisons du Babybel coupé en cube (on prononce ici babibèl et non bèbibel).
Pour la sauce, il y a du jus de rôti, semblable à un bouillon de boeuf. C’est brun, salé mais un peu trop liquide. Il ne suffit que d’ajouter un peu de farine pour atteindre la consistance désirée...
Après souper, vers 21h30, nous sommes allés au bar avec notre fromage et notre sauce. Il y avait beaucoup de gens qui était là, ayant reçu l’invitation pour la dégustation de la poutine... J’étais cependant un peu inquiet. J’avais peur que nos ingrédients de remplacement ne donne pas un bon résultat.
Fabrice, propriétaire du bar, était prêt. Il attendait ce moment depuis longtemps et prenait cette soirée poutine très au sérieux. Il avait acheté des petits plats de plastique pour tout le monde, des barquettes (Hé Fabrice, tu as des ramettes pour tes barquettes?). Tout était installé dans sa cuisine et il avait même fait les frites. Le grand moment arrivait enfin!
Voilà. Je mets les frites dans les barquettes (ça me fait vraiment rire ce mot-là!). J’ajoute les cubes de fromage. Je verse un peu de sauce. Le fromage semble fondre. Ça ressemble un peu à une poutine. Fabrice observe attentivement mes moindres gestes, comme si j’étais chirurgien et qu’il était mon apprenti. Je prends quelques barquettes de poutine (héhé) et sort de la cuisine.
La première personne que je sers c’est Ani. Il faut d’abord nous même goûter, question de ne pas empoisonner nos cousins. Ani pique sa fourchette dans une frite bien enrobée de sauce. Le fromage est fondue et s’étire... Ça ressemble vraiment à de la poutine! Mais est-ce que ça goûte bon?
Roulement de tambour...
Succès! Nous avons réussi à 95%! J’ai donc servi les autres clients. Nous avons fait près d’une vingtaine de poutines! Une fois que tout le monde a été servi, Fabrice et moi avons enfin pu nous servir notre portion et déguster ce fameux mets québécois! Fabrice et moi sommes maintenant des frères de poutine! héhé!
Est-ce que les cousins ont aimé? En général oui. La poutine ne révolutionnera certainement pas le monde de la gastronomie! Et il ne faut pas être un génie pour penser à mélanger du fromage, des frites et de la sauce. En fait, ce qui m’a fait le plus rire de cette soirée, c’est que nous avons fait un méga-événement avec un des plus bas mets de fast-food! Les commentaires recueillis montrent aussi que le concept de la poutine est bien assimilé:
“Ça doit être bon au milieu de la nuit, après être sorti dans un bar.”
“C’est lourd. Ça semble idéal quand il fait très froid dehors.”
Évelyne, propriétaire du bar, a bien aimé et compte même en refaire. Elle et Fabrice ont bien noté la recette. Je leurs ai même écris sur feuille l’orthographe exacte du mot. Je vous rappelle que l’accent Français ne permet pas de prononcer parfaitement... ou du moins de prononce comme nous! Bref, je ne serais pas surpris que la poutine fasse une apparition régulière au Madrinien...
La soirée n’était pas seulement dédiée à la poutine. Il s’agissait aussi de notre dernière soirée au bar. Notre dernière grosse sortie à Marnay-sur-Seine. Nous avons donc célébré! J’ai bu une boisson gazeuse à la pêche et une à l’anis (réglisse noire), qu’est-ce que je suis fou! Ani a même dansé avec JR (non, pas de rigodon ici...).
Et moi, quand je suis “sur le party”, je deviens une vraie bête de fête! Regardez ici! J’ai construit une tour avec les sous-verres! héhé!
bouffe: Risotto au poulet... et poutine!
météo: un peu plus de 15̊C, un peu de soleil